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Danone Nations Cup 2016 – Entretien avec Brahim Boubekeur, entraineur des U11 de l’AC Arles

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Le 16 avril dernier, avait lieu la finale de la Champion’s Cup au Stade Vélodrome devant plus de 3000 personnes. Depuis 3 ans, le vainqueur de cette grande compétition U11 est aussi le représentant PACA pour la Danone Nations Cup. L’édition 2016 de la compétition provençale a consacré pour la première fois l’équipe d’Arles entraînée par Brahim Boubekeur. Il a accepté de répondre à nos questions.

Bonjour, Brahim, peux-tu nous présenter ton parcours ?

« J’ai 45 ans et cela fait une vingtaine d’années que j’entraîne sur Arles-Avignon. J’ai passé les diplômes et j’ai surtout entraîné les jeunes, notamment les poussins qui sont devenus les U11. Au final, j’ai été éducateur des catégories de U11 à U15. J’ai été moi-même joueur à Arles, notamment en CFA. »

En dehors de la Champion’s Cup que vous avez remporté, peux-tu nous parler des autres échéances cette saison et de votre préparation ?

« Nous avons gagné le tournoi des Costières de Manduel et le tournoi en salle Uspeg à Marseille (avec notamment les jeunes de l’Olympique de Marseille, du Sporting Club de Bastia, de Toulon et du MHSC). Nous avons donc gagné deux gros tournois. En championnat, il n’y a pas de classement mais les résultats sont affichés et nous avons, pour le moment, gagné tous les matchs (nous sommes dans la poule A de Gignac, Marignane, Istres, Martigues et Vitrolles notamment). Nous nous entraînons 2 à 3 fois par semaine (1h15). »

Après votre victoire au Vélodrome, la Provence titrait « l’AC Arles déjoue les pronostics ». Compte tenu de votre très belle saison, cette victoire n’est pourtant pas vraiment une surprise ?

« Les grands favoris était l’OM (éliminé dès les qualifications ndlr), le FC Burel, et dans une moindre mesure Air Bel, Aubagne et Gignac. Depuis quelques mois, ces clubs savent que cette année, il y a une grosse équipe à Arles-Avignon. Personnellement, je savais que nous allions arriver au Vélodrome (des qualifications avaient lieu le 9 et 10 avril pour déterminer les 20 équipes finalistes au Vélodrome ndlr) après je n’allais pas jusqu’à espérer une victoire. Je me suis dit que nous pouvions aller dans le dernier carré car nous avions déjà joué les équipes présentes. A part le FC Burel, qui, pour moi, nous est supérieur, nous pouvions rivaliser avec toutes les équipes. La victoire est peut être une surprise mais arriver dans le dernier carré, non. »

Peux-tu justement revenir sur votre parcours dans cette Champion’s Cup ?

« En qualification, nous étions tête de série et nous sommes tombés dans une poule relativement facile. Nous avons remporté nos trois matchs avec 11 buts marqués et 0 encaissé. Le second jour ( le 10 avril ndlr) nous sommes tombés dans le groupe de la mort : Gignac, une belle école de foot, la Valette, nommé comme un favori et Consolat. Seuls les deux premiers étaient qualifiés. Nous avons fait 0-0 contre Gignac et 0-0 contre Consolat, a priori l’équipe la plus abordable. La seule possibilité pour se qualifier était de battre La Valette. Dans un match équilibré, nous l’avons emporté 1-0 et nous nous sommes qualifiés.
Au Vélodrome, nous sommes tombés dans la poule d’Endoume, Rovenain et de l’ASPTT Marseille (l’un des favoris). Nous avons bien négocié ces matchs et dès le matin, j’ai senti des petits très concentrés . Nous avons gagné assez facilement nos deux premiers matchs et nous avons fait match nul contre l’ASPTT Marseille. Nous nous sommes finalement qualifiés aux penaltys mais dans le jeu la victoire était méritée. En quart de finale, nous avons retrouvé Gignac (victoire nette 3-1). J’aurais aimé joué Burel en finale plutôt qu’en demi car pour moi, ça reste une référence (finaliste en 2015 de la Rhodia Cup en U10 contre l’Ajax d’Amsterdam). C’est une belle génération ensemble depuis presque 6 ans. De notre côté, nous avons fait venir 6 jeunes de l’extérieur (2 de St Gilles près de Nîmes, un jeune de Beaucaire et deux joueurs de St Martin de Crau) cette année donc l’équipe a peu de vécu. Au final, j’ai été agréablement surpris par notre demi-finale. Nous l’avons emporté aux penaltys mais nous aurions dû l’emporter dans le jeu (un poteau et beaucoup d’occasions). Mes joueurs ont vraiment beaucoup progressé car en début d’année, Burel l’emportait largement mais la différence est bien moindre à présent. En finale, nous avons joué Aubagne. Nous avons largement dominé et nous avons mené 1-0 jusqu’à la fin du match mais Aubagne a égalisé. Nous avons remporté cet ultime match à nouveau au bout d’une séance de penaltys. J’ai des petits qui aiment tirer les penaltys et qui ne ressentent pas trop la pression. Ils l’ont montré tout au long du tournoi. La victoire est logique même si Aubagne avait très une belle équipe. Compte tenu du jeu produit et de l’envie des enfants tout au long de la journée, cette victoire est une belle récompense.
Chaque année, c’est l’OM (2 fois), Aubagne (1 fois), Burel (2 fois) ou Air Bel (1 fois) qui remporte la compétition. C’est la première fois qu’un club de l’extérieur de Marseille remporte la compétition. Cela prouve qu’il y a des bons clubs et de bonnes choses aussi en dehors de Marseille. »

Pour des enfants, j’imagine que ça ne laisse pas insensible de jouer au Vélodrome ?

« Les enfants étaient émerveillés mais ils m’ont surpris car ils n’étaient pas impressionnés comme certains enfants d’autres clubs. Ils étaient vraiment dans leur tournoi. Pour eux, c’était une réelle fierté d’évoluer dans ce stade mais ils n’ont réalisé qu’après la victoire qu’ils avaient évolué dans un stade mythique devant 3000-4000 personnes. »

Tu penses que tu vas réussir à les remotiver pour la suite ?

« Justement, j’essaie de leur dire que la victoire est passée. Ce n’est pas forcément facile car il y avait notamment des recruteurs au Vélodrome. Je leur ai dit que maintenant il fallait confirmer notre belle victoire. Dès samedi, nous recevons Istres, il ne faut pas être ridicule et confirmer qu’on a progressé (Arles l’a emporté 6-1 ndlr). Même si ça reste des enfants, nous avons un rang à tenir car gagner la Champion’s Cup ce n’est pas anodin. Après ce match, nous avons un beau tournoi à St Martin de Crau où nous allons retrouvé Burel, Gignac et d’autres équipes de la Champion’s Cup. Nous allons devoir faire bonne figure. Nous sommes aussi en quart de finale du Challenge Garau, l’équivalent de la Coupe de Provence des U11, avec les meilleures équipes. En tout cas, l’attitude aux entraînements n’a pas changé et ils ont toujours autant envie car il y a la Danone Nations Cup au bout. Pour la Danone, d’ailleurs, nous avons choisi d’envoyer l’équipe U11 qui a remporté la Champion’s Cup (les autres équipes qualifiées sont des U12 ndlr). Nous aurions pu intégrer des U12 mais nous avons choisi de récompenser le groupe qui l’a emporté. »

Justement cette différence par rapport aux autre équipes ne te fait pas peur ?

« Ce n’est que du bonheur maintenant. Je ne me fais pas vraiment d’illusions car nous allons jouer contre des U12 avec de très grosses équipes. Après, les petits vont jouer crânement leur chance, ils vont jouer libérés. Nous allons d’abord à Lille pour nous confronter aux meilleures équipes de France, pas forcément pour gagner. Nous ferons de toute façon le maximum car nous avons vraiment de la qualité et nous pourrons sans doute mettre en difficulté certaines équipes. Les enfants, de leur côté, y vont pour gagner. »

En début d’année, cette Champion’s Cup était un objectif ?

« Franchement oui. Nous n’étions pas attendu mais je connais les joueurs que je suis allé chercher. Il fallait juste que la sauce prenne. Nous avons eu du mal en début de saison et cela a mis du temps mais en janvier ça a commencé à prendre. Je leur ai dit que nous avions le potentiel. Je savais que nous pouvions aller au moins en quart de finale d’autant que nous avions déjà rencontré la plupart des équipes avant le tournoi.
Pour la suite, ce serait bien de rester invaincu en championnat (il reste trois matchs dont un contre Gignac), d’aller en finale du Challenge Garau et de faire bonne figure à la Danone Nations Cup. C’est une saison bien remplie mais les petits sont sérieux et réceptifs. Ils ont conscience de la chance qu’ils ont. »

La Champion’s Cup

Organisée depuis 2010 par Jean-Christophe Marquet (ancien pro à Nice et à l’OM notamment), la Champion’s Cup s’est installée comme une compétition de premier ordre en Provence.

Pour l’ancien olympien, la compétition réservée aux U11 Garçons et aux U15 Féminines est « le plus grand rassemblement de jeunes joueurs de football en France ».

Cette année, 128 clubs U11 et 9 clubs U15F participaient aux qualifications (le 9 et le 10 avril) pour obtenir leur billet pour la phase finale qui avait lieu le 16 avril au Stade Vélodrome.

Forte de son succès, la Champion’s Cup pourrait s’exporter (mais toujours avec une finale au Vélodrome) puisque qu’en septembre prochain, Jean Christophe Marquet, Fabrice Abriel, Sébastien Piocelle et Martin Djetou se réuniront pour évoquer cette hypothèse.

Arles a vécu des moments compliqués donc j’imagine que dans ce contexte, ces succès ont une saveur particulière ?

« J’ai toujours dit qu’au niveau de la formation, Arles avait toujours sorti de bons jeunes (Fabien Camus, Gaël Givet et Djibril Cissé notamment). Cette tradition continue. En U10 aussi nous avons une très belle équipe, en U12 aussi, en U15, en U17…Nous avons de très bonnes générations. La victoire en Champion’s Cup valorise aussi le club et le travail des éducateurs arlésiens. La rétrogradation a été un coup dur mais le club se restructure et nous faisons du bon travail. Nous avons de nouveaux locaux et des installations de qualité. »

Peux-tu nous présenter un peu votre style de jeu ?

« Pour moi, les enfants doivent avant tout être solidaires. La victoire en Champion’s Cup a été celle de la solidarité. Nous avons des petits avec de forts caractères.
Au niveau du jeu, je ne vais pas m’étaler sur les schémas tactiques mais tout le monde attaque et tout le monde défend. Les attaquants doivent empêcher la relance et faire beaucoup d’effort d’autant plus sur des matchs courts comme lors de la Danone. A la Champion’s Cup, nous étions l’une des seules équipes avec quatre remplaçants alors que la plupart des équipes étaient venues avec deux ou trois remplaçants. Cela m’a beaucoup aidé car ça m’a permis de faire tourner et de faire souffler les enfants. Quand il y a 10-15 minutes, je leur dit qu’il faut jouer à fond, qu’il ne faut rien lâcher. L’important est de jouer le plus collectif possible et de ne pas prendre de risques derrière. Après les enfants savent qu’il faut couper les intervalles et qu’il faut jouer dans les pieds surtout que nous allons jouer contre des U12. Nous avons les joueurs pour le faire. Si nous avons une opportunité, je sais que j’ai des joueurs adroits, capables de faire la différence. Après, nous allons à la Danone l’esprit tranquille. »

Il reste une étape de la DNC à Paris et une à Lille (la veille de la finale). Tu vas suivre un peu pour connaître le plateau ?

« Non, pas du tout. Nous prenons le train le samedi pour Lille et si nous avons du temps nous irons peut être voir les équipes mais nous resterons peut être à l’hôtel. Le dimanche, nous allons entrer sur le terrain et jouer, tout simplement. Nous n’allons pas nous focaliser sur l’événement même si ce n’est que du bonheur. Nous allons à Lille en toute humilité. L’année prochaine, si je garde la même génération, nous ferons les étapes régionales pour nous qualifier et peut être que nous irons avec d’autres objectifs. »

Merci à Brahim et bonne chance aux petits arlésiens pour la finale lilloise.

DNC-Arles

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