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Interview de Lamine Kezzim, avant la finale mondiale 2016 de la Danone Nations Cup

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Le 13 mai dernier, nous échangions avec Lamine Kezzim, le coach des U12 du Centre de Formation de Football de Paris (CFFP) après la victoire de son équipe lors de l’étape parisienne de la DNC. Quelques jours plus tard, les jeunes parisiens remportaient la finale nationale de la DNC face à l’US Torcy et se qualifiaient de fait pour la finale mondiale. A deux semaines de ce grand événement qui se déroulera à Meudon et à Paris, le coach du CFFP s’est à nouveau confié à nous.

Peux-tu nous dire ce qui a changé depuis votre victoire à Lille ?

« Même si les joueurs qui seront présents lors de la finale sont les mêmes que ceux qui jouaient déjà à Lille, conformément au règlement de la compétition, l’effectif pour le championnat a changé. Beaucoup de jeunes nous ont sollicités pour venir jouer chez nous. C’est un impact très positif de la Danone. Nous disposons d’un effectif de qualité donc nous avons choisi de renforcer uniquement les postes où nous avions des besoins. Malheureusement nous avons eu deux joueurs avec des blessures importantes. Ils devraient être tout juste rétablis pour la finale.
Après, il y forcement une certaine pression due à l’extérieur, à l’environnement. Cette pression s’est accentuée avec le tournage du clip de la finale et le tirage au sort en direct sur Canal Plus. Le stress monte peu à peu car le rendez-vous arrive. Il y a une attente de la part des familles, de l’entourage, des copains sur les réseaux sociaux. Mon travail consiste donc à maintenir une certaine sérénité et à ne pas oublier les objectifs du club qui restent la formation et la gestion du quotidien avec comme objectif le championnat. »

En tant qu’éducateur, c’est vrai qu’il y a l’aspect sportif mais dans de telles conditions, il y a aussi un aspect psychologique non négligeable.

« C’est ça ! Nous faisons attention. Il ne faut pas oublier qu’il y a un championnat important en cours avec un niveau relevé. Il faut rester concentré sur le quotidien, les séances d’entraînement et le travail. Il y a aussi beaucoup d’enfants en sport-étude et les études restent une priorité. Le but est de ne pas se disperser. Le club fait donc en sorte de dédramatiser et de faire peser le moins de pression possible sur les joueurs. Nous essayons de protéger les joueurs le mieux possible. D’ailleurs, le groupe est serein. »

dnc-cffp-darling-wilsonJustement, comment gérez-vous le rapport aux médias ?

« Depuis la finale à Lille, nous sommes pas mal sollicités. Nous faisons des plateaux télé, des journaux, des émissions. Nous essayons de faire participer tous les enfants et tout le monde essaie de passer au moins une fois. C’est une manière de faire profiter tout le monde.
Les enfants ont compris qu’ils ont fait quelque chose de très intéressant. Le plus dur était de gérer l’après. D’ailleurs, les jeunes le sentent car depuis la victoire, toutes les équipes que nous affrontons sont très motivées. Il y a beaucoup de volonté pour essayer de battre le vainqueur de la Danone. Cette adversité va sans doute être bénéfique pour le tournoi. »

Comment se déroule le championnat ?

« Nous avons disputé deux rencontres. Nous avons fait match nul et nous avons remporté le second. Sur la première rencontre, presque la moitié de l’équipe était absente pour diverses raisons.Lors du deuxième match, nous avons été beaucoup plus convaincants. Les enfants retrouvent un rythme. Nous avons encore un match et nous entamerons la préparation. »

Tu parlais de préparation spécifique. Peux-tu nous dire concrètement comment vous allez préparer l’événement ?

« La semaine précédent le tournoi, nous allons avoir un mini stage. Les enfants rentreront chez eux mais nous travaillerons plus. Un tournoi à 4 sera organisé chez nous au format Danone pour mettre les enfants dans les conditions spécifiques à la compétition.
Le mercredi ou le jeudi matin, nous irons sans doute à Meudon pour nous entraîner et prendre nos repères.
Lors de la finale, ce sera des matchs de 20 minutes (contre 12 minutes pour Lille). Nous pourrons prendre plus de temps pour développer notre jeu même si les matchs restent plus courts qu’en championnat (2×30 minutes). »

Reportage du site EspoirsduFootball.com sur la DNC 2016 : http://www.espoirsdufootball.com/reportage-finale-danone-nations-cup-2016

A Lille, votre équipe mettait une grosse pression durant toute la rencontre. Est-ce que l’augmentation de la durée des matchs va toujours vous permettre de développer cette philosophie de jeu ?

« C’est vrai que cela fait partie de ma philosophie de jeu mais je reste pragmatique. Nous allons observer les adversaires pour voir un peu quel jeu développe chaque équipe. Je vais essayer d’adapter mon jeu en fonction des points forts et des points faibles des adversaires.
Dans le groupe, nous avons le Portugal, la Hongrie et la Tunisie. Étant Algérien, je connais un peu le foot tunisien je pense qu’il y aura beaucoup de technique. Il faudra mettre beaucoup d’impact. Je me suis un peu renseigné sur les portugais de Belenenses et c’est très costaud. Ce sera un combat mais nous avons aussi des joueurs talentueux techniquement qui peuvent faire la différence. J’imagine que les hongrois de Budapest proposeront un mélange entre technique et physique.
A la fin de la première journée, nous pourrons ajuster et nous aurons sans doute pu voir jouer d’autres équipes. »

Parmi les trois adversaires, le Portugal fait forcément écho à la finale de l’Euro perdue par les Bleus. Est-ce qu’il y aura une envie de « revanche » ?

« Nous avons plusieurs joueurs d’origine portugaise dans l’équipe. Au sein du groupe, ils se chambrent un peu depuis l’Euro. Les enfants y pensent, il y a un truc. Après, j’essaie d’évacuer ça. Ce n’est pas le Portugal mais un club du Portugal. Ce n’est pas un remake de l’Euro. Je pense que les enfants sont réceptifs. »

Tu as 12 ans, tu aimes le foot, tu joues un tournoi international avec le maillot de l’Équipe de France avec des matchs au stade de France. C’est le rêve ?

« C’est vrai. Les enfants ont vraiment ressenti l’importance de tout cela lors du tournage du documentaire. Ils ont porté le maillot de l’Équipe de France et se sont dit que c’était vraiment sérieux. Ils sont conscients qu’ils vont représenter la France. Après, en tant que technicien, je reste concentré sur le sujet, sur le jeu. Je veux qu’ils fassent leurs matchs, qu’ils soient appliqués et qu’ils se fassent plaisir. »

Reportage du site EspoirsduFootball.com sur la DNC 2016 : http://www.espoirsdufootball.com/reportage-finale-danone-nations-cup-2016

Avez-vous un objectif ?

« On ne peut pas se permettre d’avancer un objectif à partir du moment où on ne connaît pas les adversaires. Si la compétition avait opposé des équipes françaises, nous aurions pu fixer un objectif.
Là, les équipes viennent des quatre coins du monde et je sais qu’il y a du talent partout. Les indonésiens par exemple, ont des générations très intéressantes. Les espagnols seront représentés par Séville qui a battu le Barça pour se qualifier, les allemands par le Borussia Dortmund…
L’objectif est bien sûr d’aller le plus loin possible. Les enfants doivent prendre tout ça comme du bonus et doivent déjà profiter d’être là. Nous prendrons les matchs les uns après les autres. J’espère avoir l’opportunité de voir toutes les équipes lors de la première journée. Si c’est le cas, j’aurais peut être un avis sur la suite. »

Enfin, peux-tu nous dire ce que la Danone Nations Cup a apporté aux joueurs ?

« Elle leur a tout apporté. Des sensations fortes, l’adversité, des tournois d’envergure, un environnement digne des pros. J’imagine que la finale mondiale leur permettra d’approcher d’autres cultures footballistiques. Au final, ils vont évoluer contre des jeunes qui ont le même rêve qu’eux.
Je pense que la compétition les a enrichi et les a fait grandir en tant que joueur mais aussi en tant que jeunes. Ils ont vraiment gagné en maturité.
Après il y a une aventure humaine exceptionnelle. Je suis dans le football depuis plus de 25 ans et j’ai déjà gagné des titres mais la sensation à Lille était unique. C’est l’aboutissement de quelque chose. Nous sommes partis de très loin. Je leur ai bien dit que quel que soit le résultat lors de la finale mondiale, je sais que nous avons fait quelque chose d’exceptionnel ensemble. »

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