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Le football professionnel est-il audois ?

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À la lecture de ce titre, votre première réaction sera certainement de vous gratter la tête en vous demandant « Quel joueur audois joue ou a joué en première division ? » et vous répondrez certainement « Aucun ». Réaction normale au vu du peu de joueurs audois ayant goûté aux joies du monde professionnel et s’y étant fait un nom. Pourtant il y en a eu, dont le plus connu est certainement Ali Benarbia, narbonnais d’adoption, oranais d’origine, formé à l’OC Razimbaud et au FU Narbonne avant de partir pour Martigues. Et il y en a toujours, à l’image de Pierrick Fito, joueur professionnel depuis mai 2016 au Montpellier Hérault SC.

Toutefois, on peut se demander pourquoi si peu de joueurs du département de l’Aude ont percé depuis le début de l’ére professionnelle. Manque d’ambition et mauvaise gestion de la part du football local ou l’âme rugbystique de la région est-elle trop forte ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter au travers de cet article.

La disparition du leader historique

Le premier problème, qui est peut-être d’ailleurs le principal problème du football audois, est qu’il n’a aucun leader. En effet, depuis la descente du FA Carcassonne Villalbe de CFA 2 en 2007 et le rapide passage dans cette même division du FU Narbonne entre 2011 et 2013, plus aucun club du département n’a évolué au niveau national. Certes, nous parlons ici de la catégorie Seniors, mais il en est de même pour les catégories jeunes où aucune équipe n’a connu le niveau national depuis le déclin de l’école de football du FACV.

Aujourd’hui, même si le FU Narbonne peut se targuer de voir ses équipes évoluer au plus haut niveau régional, il ne semble pas que celui-ci fasse rêver les jeunes footballeurs audois, ces derniers lui préférant habituellement son voisin biterrois de l’AS Béziers et/ou les sections sportives des départements limitrophes, alors qu’il n’en existe qu’une dans l’Aude, à Castelnaudary.

Mais pour qu’il y ait un leader, il faut également qu’il y ait un vivier et une ambition formatrice dite des « petits clubs ». Or, à l’heure actuelle, sans parler du manque de formation footballistique de la majorité des éducateurs, certains clubs préfèrent concentrer la majeure partie de leurs moyens humains et financiers sur la seule catégorie Seniors et leur équipe fanion, garante d’une certaine visibilité pour eux. Oubliant certainement que celle-ci se pérennisera sur le long terme en grande partie grâce à leur école de football et à la production de joueurs de talent.

Le projet club, qu’es aquò ?

On peut donc affirmer qu’il manque aux clubs audois une certaine notion de « projet club » et avec celle-ci la mise en place d’objectifs à court, moyen et long terme et la définition des moyens humains et financiers nécessaires à l’atteinte de ces derniers.

Ces deux « nerfs de la guerre » manquent cruellement au football du département de l’Aude qui, rappelons-le, était en 2015 le second département français avec le taux de pauvreté le plus élevé derrière la Seine-Saint-Denis. Cette donnée n’est pas à négliger, mais ce qui fédère, mobilise et attire les hommes et les financeurs reste avant tout un projet bien construit qui détermine où nous allons. Mais cette absence d’idées et d’objectifs fédérateurs est aussi liée parfois à un autre problème tout autant majeur.

En effet, les clubs sont généralement dirigés par une ou deux personnes et/ou reposent sur ces dernières. Parfois par choix, dans ce cas par désir de pouvoir « en s’accaparant les mérites » d’une certaine réussite, mais parfois par défaut et dans ce dernier cas, le montage d’un projet leur permettrait peut-être d’y remédier, au moins en partie.

Ce qui est certain, est que, quel que soit le cas de figure, c’est le club qui est perdant et voué à disparaître sur le long terme.

Un District à la recherche d’un second souffle

Mais il faut noter qu’il y a une véritable prise de conscience de cette problématique par la Fédération Française de Football avec la création du Certificat Fédéral de Football 4 qui regroupe les modules « Projet club » et « Projet associatif ». Ces deux modules permettent de sensibiliser les dirigeants souhaitant se former à la notion de construction et de gestion de projet.

Toutefois, depuis le départ à la retraite courant 2015 du Cadre Technique Départemental historique, Charles Montespan, le département de l’Aude se retrouvait à partager son CTD avec son voisin catalan et le seul Cédric Roque, Conseiller Départemental en Football d’Animation, pour gérer de façon permanente les formations, les détections/sélections ou encore la mise en place des compétitions pour les quelques 9 000 licenciés du département. Peut-être un peu trop pour un seul homme.

Fort heureusement, l’arrivée de Pierre Micheau pour le seconder permet aux deux hommes, avec l’appui de certains dirigeants du District, de donner un nouvel élan au football départemental. De plus, la récente création de la page Facebook du District de l’Aude permet à ce dernier de faire parler de ses actions et de démontrer son travail acharné pour le développement du football départemental.

Une communication difficile

Et elle est peut-être là l’une des grandes évolutions du District de l’Aude : l’ouverture au monde. En effet, souvent raillé pour être dirigé par une population issue du « troisième âge ne comprenant plus rien au football », la naissance du District sur les réseaux sociaux leur permet de créer une interaction avec leurs licenciés mais aussi une certaine proximité avec eux.

Ce qui peut paraître finalement banal est pourtant une évolution importante dans un département ou les journaux sont vampirisés, ou plutôt se laissent vampiriser, par le rugby à XIII ou à XV. En effet, peu de place est laissée au football dans les éditions quotidiennes de l’Indépendant ou de La Dépêche, et ce, quelle que soit la division. Il sera possible de lire des articles relatant les exploits des clubs de 3e Série de rugby à XV, l’équivalent de la troisième division district au football, ou encore des « treizistes », l’équivalent du futsal en termes de développement et de notoriété, mais il restera compliqué de voir plus de deux pages consacrées au football audois. En effet, mis à part la page Planète 11 dans La Dépêche financée par le District, ceci semble difficilement concevable.

Il était donc important que le District se dote d’un moyen de communication qui lui soit propre pour que l’on parle du football départemental et de ce qui est fait pour le développer.

Une évolution positive

Toutefois, même si le rugby dispose fréquemment de soutiens financiers privés ou institutionnels plus nombreux et plus importants que le football dans le département, se cacher derrière cette explication pour donner la raison de l’absence de club audois au niveau national serait une erreur. Les problèmes évoqués ci-dessus, tel que l’absence de projet fédérateur, sont les principales causes de cette absence.

Alors, même si le football audois reste cantonné depuis quatre saisons au niveau régional, il n’en oublie pas de former des jeunes joueurs et joueuses à l’image de Quentin Martin (FBBP) et Michel Espinosa (CF63) ou encore Laurence Savianna et Chloé Marty (MHSC et internationales jeunes) qui démontrent qu’il y a bien des footballeurs de talent dans l’Aude.

Enfin, même si on ne peut être que déçu du peu d’engouement des bénévoles pour la direction du football audois, comme le démontre la présence de l’unique liste sortante du Président Lacour lors des dernières élections de fin de saison dernière, l’image jusqu’ici plutôt négative que pouvaient avoir les clubs vis-à-vis du District tend à s’améliorer et ces deux entités travaillent de plus en plus souvent main dans la main et avec le même objectif : celui de démontrer que le football audois existe.

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Génération Foot : aux origines de Sadio Mané, Ismaila Sarr and co

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Liverpool vient de décerner son prix du meilleur joueur de l’année à Sadio Mané, arrivé des Saints l’été dernier. De l’autre côté de la Manche, le jeune Ismaïla Sarr a largement participé au maintien en Ligue 1 du FC Metz et se permet de marquer les esprits sur cette fin d’exercice. Outre le fait d’être tous les deux internationaux sénégalais et de connaître le FC Metz, Sadio Mané et Ismaïla Sarr ont avant tout été formés au même endroit : l’Académie Génération Foot.

Nous avons échangé avec Mady Touré, le président fondateur de cette académie sénégalaise.

Bonjour. Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

Je suis Mady Touré, président fondateur de l’Académie Génération Foot, crée en 2000. Je suis arrivé en France quand j’avais entre 15 et 16 ans. Je suis d’abord venu jouer au football et j’ai suivi une formation à Thonon-les-Bains. J’ai joué pendant une dizaine d’années mais une grave blessure m’a éloigné des terrains.

J’ai ensuite été brancardier à l’Hôpital Princesse Grâce à Monaco pendant une dizaine d’années. J’ai choisi de me tourner en 2000 vers la création de l’Académie Génération Foot.

Comment a germé l’idée de créer une académie de football ?

L’idée est venue simplement. J’ai été souvent sollicité par des joueurs africains délaissés, dans la nature, qui étaient à la recherche d’un club ou simplement d’un endroit où dormir. Quand la FIFA a choisi de protéger les joueurs mineurs (ndlr article 19), je me suis dit que c’était l’occasion de poursuivre mon rêve dans le football en créant une académie et c’est ce que j’ai fait en 2000. De 2000 à 2003, l’académie avait un partenariat avec l’AS Nancy Lorraine. Le partenariat avec le FC Metz a ensuite débuté en 2006.

Pourquoi avoir choisi le FC Metz ?

Avant le lancement de l’Académie, je travaillais avec beaucoup de clubs européens (en France et en Italie notamment) pour aider de jeunes talents à venir en Europe. Je connaissais alors beaucoup de jeunes joueurs de 14 ou 15 ans qui intéressaient les clubs. Lorsque le partenariat avec Nancy s’est terminé, le FC Metz s’est positionné. Avant même le partenariat, plusieurs jeunes avaient rejoint Metz et le club connaissait la qualité des joueurs que nous proposions. Le premier joueur de l’Académie Génération Foot à avoir rejoint le FC Metz était Sega N’Diaye qui a remporté la Coupe Gambardella (buteur en finale) et le championnat U18 en 2001. Francis De Taddeo (ndlr directeur de la formation messine à l’époque et actuellement directeur du centre de formation du SM Caen) m’a très bien accueilli et la collaboration est partie sur de bons rails. Jules François Bertrand Bocandé, joueur emblématique du football sénégalais était aussi à Metz. Quand on regarde l’histoire c’est aussi un club qui accueillait beaucoup de joueurs africains et cela a joué dans ma décision. J’ai ensuite tissé de très bons liens avec le club grâce à Joël Muller, Patrick Razurel (ndlr directeur général du FC Metz à l’époque) et Carlo Molinari (ndlr président du FC Metz jusqu’en 2009). C’est comme une famille. Je connaissais aussi la politique et les attentes du club. Aujourd’hui je sais que je ne me suis pas trompé et je suis très fier de travailler avec ce club.

Comment s’est passé le lancement de l’Académie ? Avez-vous pu être aidé dans votre projet ?

J’ai commencé avec une table et deux ballons. Je suis parti de rien et je me suis lancé dans un projet un peu fou. Peu de personnes croyaient en ce projet lors du lancement. J’avais ma feuille de route et mes objectifs à atteindre. Je voulais me jauger, savoir de quoi j’étais capable mais je voulais aussi apporter ma pierre à l’édifice et aider le Sénégal. Le fait de ne pas réussir en tant que joueur a été une source de motivation pour réussir en tant que dirigeant. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai bénéficié d’aucune aide. L’académie fonctionne avec le soutien du FC Metz et les indemnités de formation. Aujourd’hui deux joueurs pris par le FC Metz, permettent à tous les jeunes sur place d’être nourris, logés, scolarisés et formés.

Quel était votre objectif en lançant cette académie ?

Au départ l’objectif était de former des hommes. Je voulais instruire les joueurs pour qu’ils soient en mesure de faire face au football européen. Certains joueurs africains arrivaient en Europe sans l’instruction nécessaire pour lire un contrat par exemple. Je voulais donc leur donner les clés pour réussir. Avant la création de l’Académie, lorsque j’amenais des jeunes joueurs africains en Europe, on me disait toujours qu’il leur manquait quelque chose. J’ai donc créé l’Académie pour effacer les lacunes des joueurs et pour les mettre dans les meilleurs conditions pour réussir en Europe. Olivier Perrin (ndlr ancien formateur à Metz) est justement arrivé à Génération Foot pour apporter son savoir-faire et permettre aux joueurs de passer ce palier. Aujourd’hui, l’objectif est d’être parmi les meilleurs centres au monde et nous pouvons y arriver. Je souhaite changer les regards sur le football africain et je souhaite que le football mondial compte sur l’Afrique. Le but est de sortir le plus de joueurs africains et je souhaiterais que dans 10, 15 ou 20 ans, le Sénégal ou un autre pays africain remporte la Coupe du Monde. L’objectif que j’ai pour moi, je l’ai pour mon pays, pour mon continent.

Concernant le fonctionnement à proprement parler, à partir de quel âge les jeunes entrent à l’Académie ?

Nous avons une académie et une école de foot. Les jeunes rentrent à 5 ans à l’école de foot et les plus talentueux peuvent entrer à l’Académie à 12 ans pour une formation de 6 ans. En parallèle, les jeunes suivent un cursus scolaire. Nous détectons aussi des joueurs au Sénégal mais aussi dans toute l’Afrique où nous avons des antennes. Actuellement nous avons 120 jeunes de 12 à 25 ans qui sont logés et pris en charge gratuitement.

A quoi ressemble la journée-type d’un académicien ?

Ils sont en classe le matin avec un programme bien défini. Le modèle est exactement le même qu’en Europe. L’Académie ressemble vraiment à un centre de formation européen sauf que c’est en Afrique.

Sadio Mané et Ismaïla Sarr, notamment, ont un profil assez similaire.  Est-ce que l’académie forme en priorité un certain type de joueur ?

On ne forme pas un profil spécifique. Nous voulons former des hommes. Nous répondons aux demandes du FC Metz. S’ils souhaitent un défenseur, nous allons voir. C’est Olivier Perrin en fin de saison qui fait son choix pour voir qui va pouvoir rejoindre le FC Metz. C’est vraiment à la demande de notre partenaire. Aujourd’hui à titre personnel, je souhaite que l’Académie soit l’une des plus performantes au monde. Nous avons donc des exigences très importantes. A l’heure actuelle, nous sortons chaque année deux bons jeunes, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les centres de formation européens. Nous disposons d’un panel extraordinaire de joueurs en Afrique et nous savons déjà que nous pourrons proposer des joueurs performants au FC Metz pour les dix ans à venir.

En dehors de l’aspect purement sportif, est-ce que vous diriez que l’Académie a aussi un rôle social au Sénégal ?

Génération Foot est une académie à but non lucratif. Avec l’indemnité de transfert des joueurs, nous avons engagé des travaux dans le village (ndlr depuis 2013, Génération Foot est implanté à une quarantaine de kilomètres de Dakar à Déni Birame Ndao). Nous avons électrifié le village, nous avons amené l’eau, nous avons rénové le poste de santé pour que les villageois puissent se faire soigner convenablement. Nous avons aussi participé à la réfection des mosquées et équipé la morgue. Nous participons au développement du village avec aussi l’ouverture d’une école en octobre (ndlr 80% du personnel de l’Académie sont des habitants du village). Dans les établissements scolaires, nous apportons aussi notre modeste contribution. Génération Foot tente d’apporter sa pierre à l’édifice de son pays.

Que deviennent les joueurs qui ne percent pas dans le monde professionnel ?

Certains académiciens n’ont, en effet, pas la chance de réussir. Ce n’est pas le cas de tout le monde mais nous organisons par exemple des formations pour que certains puissent revenir travailler au sein de l’Académie en tant que formateur. Nous étudions la possibilité d’une école technique pour une formation.

Comment expliquez-vous que les joueurs qui sortent de Génération Foot soient prêts de plus en plus tôt ?

Le problème des jeunes africains qui arrivaient en Europe c’est qu’ils n’avaient pas tous les éléments pour appréhender au mieux le football européen. Ils ne savaient pas comment fonctionnait le haut niveau en Europe. Aujourd’hui, les joueurs que nous formons ont tout sur place, comme en Europe. Ils savent qu’ils doivent aller à l’infirmerie par exemple. Nous leur donnons les bonnes habitudes pour réussir en Europe. Je vais vous donner un exemple tout simple. Beaucoup de joueurs africains étaient surpris par les terrains en arrivant en Europe. Ils ne savaient pas forcément appréhender les pelouses au niveau des appuis, des prises de balle. Ce sont des détails importants. A Génération Foot, nous avons des terrains de très bonne qualité. Ils sont arrosés donc les joueurs peuvent par exemple s’habituer à des ballons qui fusent et aux contacts. Tous ces éléments permettent aux jeunes d’évoluer dans des conditions similaires à l’Europe ce qui explique que l’adaptation soit très rapide. Actuellement, Olivier Perrin, manager général, fait un excellent travail avec Abdoulaye Sarr (ndlr adjoint en 2002 lors du quart de finale de Coupe du Monde du Sénégal), le directeur technique et Abdou Salam Lam. Nous avons un très bon staff. L’adjoint d’Olivier est un ancien joueur de l’Académie qui n’a pas pu aller en Europe et qui a suivi une formation d’entraîneur. Aujourd’hui, un joueur comme Ismaïla Sarr a quitté Génération Foot alors en deuxième division sénégalaise et s’est fait une place à Metz en Ligue 1. Cela permet de voir la qualité de la formation proposée ici. Nous organisons aussi des tournées en Europe quand nous en avons la possibilité. Cela nous permet de jauger nos jeunes. Nous avons des moyens très limités par rapport aux clubs européens mais nous arrivons à être très performant au niveau de la formation.

Vous n’êtes donc pas surpris des performances d’Ismaila Sarr j’imagine ?

Pas du tout. Nous connaissions les qualités d’Ismaila Sarr et Olivier Perrin et moi-même ne sommes pas du tout surpris par son adaptation. En l’envoyant à Metz, nous savions qu’il était tout à fait prêt. Ibrahima Niane arrivera cet été à Metz et s’il n’a pas de pépin physique nous savons qu’il suivra la même trajectoire qu’Ismaïla. Aujourd’hui, les joueurs qui sortent de Génération Foot sont parfaitement formés physiquement, tactiquement et mentalement. Ismaïla Sarr a apporté sa touche au FC Metz. Il est toujours en progression et doit continuer sa formation. On ne va pas se cacher, on est tous contents. Il a d’énormes qualités et je pense qu’il peut même montrer encore plus, être plus attentif, plus décisif.

Depuis 10-15 ans, beaucoup d’académies ont vu le jour en Afrique et notamment à Dakar. Quel rapport entretenez vous avec la concurrence ?

Aujourd’hui, il y a 3 académies structurés : Diambars, Dakar Sacré Coeur et Génération Foot. Autour, il y a des écoles de foot avec lesquelles nous travaillons. Beaucoup de centres vont ouvrir mais j’adore la concurrence. Je souhaite que les centres poussent de tout côté. Aujourd’hui, nous avons une avance mais la concurrence va nous permettre de nous remettre sans cesse en question et de continuer à travailler pour garder et même augmenter notre niveau de performance. Il faut sans cesse, tous les ans ou tous les deux ans sortir un ou deux phénomènes pour le FC Metz. Tant que nous continuerons sur cette voie, nous pourrons devenir incontournable dans le monde.

Quelle est la place des anciens joueurs de Génération Foot dans l’Académie ?

Tous les joueurs qui ont leur nom sur les trèfles (ndlr bâtiments de logement) ont aidé l’Académie. Chaque année, lors des vacances et s’ils ont le temps disponible, les anciens académiciens reviennent. Ce sont tous mes enfants.

Pour les académiciens, le fait de voir les joueurs qui ont réussi est très motivant. Ils veulent suivre le même chemin que Sadio Mané ou Ismaïla Sarr. Le nom de l’académie vient justement de tout cela. Les générations se suivent dans l’académie et il y a une sorte d’héritage. Quand les anciens académiciens viennent, ils sont là pour servir d’exemple et aussi pour dire que ce n’est pas facile et qu’il faut s’accrocher. Aujourd’hui, nous avons dépassé la barre de la centaine de joueurs qui sont arrivés en Europe. Je suis fier de tous les joueurs passés par Génération Foot et je suis heureux de les voir réussir par le foot.

En dehors de la formation à proprement parler, vous avez aussi une équipe qui évolue en première division sénégalaise. Vous pouvez nous en dire quelques mots ?

Nous avons, en effet, le centre de formation et une équipe professionnelle. Nous sommes actuellement premier du championnat alors que nous venons de monter. En 2015, nous avons gagné la coupe du Sénégal alors qu’on évoluait en 3e division sénégalaise. L’objectif cette année, juste après la montée, était de jouer le maintien. Si dans 2 ou 3 journées, nous sommes champions, cela voudra dire le travail fait depuis 17 ans a porté ses fruits. Depuis l’inauguration du centre à Déni Birame Ndao en 2013 (ndlr sur 20 hectares se trouvent notamment un bloc sportif, un bloc hébergement, une infirmerie, un stade de complétion conforme aux normes de la FIFA et deux terrains d’entraînement gazonnés), le club a connu une grosse progression. Quand on a de bons joueurs, forcément on a de bons résultats donc ce n’est pas vraiment une surprise. Notre outil de travail nous permet d’avoir une équipe compétitive et d’orienter des joueurs vers le FC Metz. Nous avons déjà joué une coupe continentale après la victoire en coupe en 2015 et si nous remportons le championnat nous pourrons à nouveau représenter le Sénégal sur le continent africain. Nous n’allons pas tout anticiper mais c’est une possibilité.

Par définition, vos meilleurs joueurs sont amenés à partir à court ou moyen terme. Comment ce paramètre est pris en compte dans l’équipe professionnelle ?

C’est un paramètre très important mais nous devons honorer notre convention. L’objectif principal est d’envoyer nos meilleurs joueurs vers le FC Metz. Après je fais absolument confiance au staff. Je sais qu’il peuvent me surprendre et ils continuent de le faire. C’est le staff qui a décidé d’envoyer deux joueurs cette année mais je sais que d’autres vont se révéler l’année prochaine. Cet été, Ibrahima Niane (ndlr 1999, qui joue actuellement la coupe du monde U20 avec le Sénégal en Corée du Sud) et Ablie Jallow, international gambien, rejoindront le FC Metz. Si Ismaïla Sarr, Ibrahima Niane et Ablie Jallow sont associés à Metz, je vous jure que l’équipe sera très joueuse et qu’il y aura du spectacle.

Vous pensez qu’Ibrahima Niane et Ablie Jallow pourront intégrer l’équipe première du FC Metz dès la saison prochaine, comme l’a fait Ismaïla Sarr cette année ?

Je n’ai absolument aucun doute là-dessus. Après, tout va très vite dans le football. Je pense que s’ils ne sont pas blessés et s’ils réussissent à avoir la confiance de l’entraîneur, ils suivront le même chemin qu’Ismaïla.

Pour finir, pourriez-vous nous dire quel regard vous portez sur les performances de l’équipe nationale sénégalaise ?

Les performances des équipes de jeunes sont très bonnes et il y a vraiment une marge de progression énorme. Le seul hic, c’est l’équipe A qui a échoué en quart de finale de la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Il faut aussi nuancer cela car si l’on regarde les dix dernières années, être en quart de finale c’est déjà une belle performance. Le coach (ndlr Aliou Cissé le capitaine des Lions de la Téranga en 2002) était forcement très déçu car il souhaitait au moins accéder aux demi-finales. Aujourd’hui avec les centres qui se multiplient, le travail va finir par payer mais il faut être patient. Je reste persuadé qu’avec la dynamique actuelle, le Sénégal pourrait gagner une coupe du monde dans les années à venir. Il faut continuer à travailler et il faut aussi que la fédération continue d’évoluer, que les coachs continuent de se former. Il faut que tout le monde se mette au diapason et je suis sûr que nous serons capables d’apporter la coupe continentale que le pays attend (ndlr le Sénégal a été finaliste de la CAN en 2002 et s’était incliné aux tirs au but contre le Cameroun). Nous avons toujours eu un effectif de qualité mais il a toujours manqué un petit quelque chose. Il faudra trouver le juste équilibre. Le déclic viendra d’une victoire lors de CAN. Ensuite, le football sénégalais sera sans doute lancé pour plusieurs années.

Quelques joueurs passés par Génération Foot : Babacar Guèye, Sadio Mané, Ibrahima Guèye, Fallou Diagne, Dino Djiba, Papiss Demba Cissé, Diafra Sakho, Ismaïla Sarr…

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Entretien avec Zaki Noubir, entraîneur des U17 Nationaux du SC Air Bel

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Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, j’ai  27 ans, je suis marié, père de 2 enfants, moniteur technique des U17 du SC Air Bel et Référent territoire Maison Provence Jeunesse et Sport au Conseil Départemental.

Tu as joué au football jusqu’à tes 17 ans dans différents clubs du bassin marseillais. Parallèlement, tu commences à entraîner les benjamins à Vivaux Marronniers. Qu’est-ce qui t’as poussé à entraîner ?

J’aimais bien jouer au foot avec mes collègues et quand j’ai commencé à entraîner,  je me suis senti plus à l’aise. J’ai été naturellement attiré malgré mon jeune âge. Lorsque j’étais joueur, j’avais toujours une réflexion sur les séances d’entrainement par le biais d’Omar Keddadouche, qui m’a lancé en tant que joueur et entraîneur (en tant qu’adjoint puis principal des benjamins à Vivaux Marronniers Sport). Ça m’a conforté dans ma réflexion. J’ai pu apprendre le métier d’éducateur en toute modestie et commencé à suivre des formations. À l’issue de ces 3 années j’ai voulu prendre mon envol. J’ai pris la direction du FC Rouguiere où j’étais responsable des catégories U11 et U13. Ce fût des années merveilleuses où j’ai pris énormément de plaisir pu mettre en pratique ce que j’avais appris.

Ces belles années t’ouvrent les portes de l’Olympique de Marseille où tu prends en charge une équipe de U11. J’imagine que c’était un rêve pour toi de pouvoir transmettre tes valeurs à des joueurs évoluant dans le club phare de ta région…

Lorsque Freddy Assolen, observateur dans le recrutement de jeunes pousses de la région, m’a contacté pour prendre en charge une équipe U11, je n’ai pas hésité. J’arrive là bas avec une idée d’évoluer, de passer mes diplômes. 4 années enrichissantes où j’ai pu passer mon BMF, voyager, échanger, me perfectionner. Mais devant le peu de perspectives d’évolution et l’envie de  m’orienter vers le football à 11, j’ai fait mes bagages. J’ai eu quelque entretiens avec des clubs professionnels mais sans succès. Je me retrouve le 1er juillet sans club. Didier Samoun, directeur sportif du club d’Endoume me propose l’idée de prendre en charge les U17 évoluant en excellence. Pendant 6 mois, j’ai découvert le football à 11, j’ai pu voyager aux quatre coins de la France. Cela a été très enrichissant.
Puis le directeur sportif du SC Bel Air me contacte pour prendre en charge les U17 évoluant en honneur. Au départ, j’ai cru à une blague.

Tu réussis le pari fou lancé par la direction du club : faire monter ton équipe en U17 nationaux. Tu es au passage élu meilleur éducateur de l’année par la Ligue de Méditerranée. Une récompense significative. Une saison que tu n’imaginais que dans tes rêves…   

Je suis quelqu’un qui se prépare toujours, je me suis peaufiné dans l’ombre, j’ai beaucoup travaillé. Je ne remercierai jamais assez la direction de m’avoir fait confiance. Suite à cette accession au niveau national, tout le monde nous annonçait relégable en fin de saison. Ça a été une saison exceptionnelle, couronnée de succès avec en prime la coupe régionale qui a une grande importance ici. Après cette incroyable saison, je me suis remis rapidement au travail et bien évidemment le plus dur était de confirmer. Je me suis préparé avec mon staff pour gommer les imperfections. Il a aussi fallu gérer les émotions de chacun et rester humble, prendre match par match et faire un bilan comptable en fin de saison.

Vous êtes actuellement deuxième avec une incivilité qui dure depuis plus d’un an à domicile. Comment expliques-tu cette série ?

Très sincèrement, les statistiques sont honorables mais je n’y prête pas attention. Je souhaite que mon équipe joue de la même manière à domicile qu’à l’extérieur.

Ton équipe est composée de joueurs qui ne connaissaient pas les centres de formation des clubs professionnels. Comment l’expliques-tu ?

Les clubs amateurs sont la « banque » des clubs professionnels. Il y a énormément de joueurs qui passent à coté du radar. Je trouve dommage que l’on ferme la porte au monde amateur. Mais au final c’est peut-être ça  la recette de notre réussite actuelle : l’insouciance. Un vécu différent, mais une envie unique.

 Mais dans les niveaux nationaux, les clubs ciblent des profils. Ils ont une seconde chance d’être observés au SC Air Bel. À l’issue de la saison dernière, certains de nos joueurs ont signé dans des clubs professionnels et d’autres non. Mais comme on leur répète chaque jour, il faut qu’ils s’accrochent. S’ils se donnent les moyens, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas pour eux.  

Justement, un entraîneur est très important dans la carrière d’un joueur. Quelle est ta vision de ce rôle que tu incarnes ?

Pour moi le plus important dans le métier entrainement c’est d’être en osmose avec mes joueurs, leur véhiculer ma conception du football. Il est primordial d’être capable de galvaniser ses joueurs. Leur faire comprendre la philosophie que je veux leur inculquer : l’aspect mental, la vitesse mentale, courir pour se déplacer, pour se replacer, pour avoir le ballon… Je leur demande d’être efficaces sans pour autant négliger le jeu. Je trouve que dans un match de football, il ne faut pas dénaturer la finalité qui est de gagner.

Comment réussis-tu à leur apprendre de nouvelles choses, séance après séance ?

Un coach doit se renouveler, se remettre en question. Pour cela, je passe des heures à regarder des matchs mais aussi des vidéos en lien avec l’aspect humain. J’ai la chance de pouvoir effectuer des stages d’observation dans des clubs professionnels. Je suis allé à la rencontre de différents staffs (Niort, Strasbourg, Rennes, Monaco, Marseille…). C’est très enrichissant et ça me permet d’évoluer sur différents aspects. Récemment, lors de mon stage à l’OM, je me suis enrichi auprès de Rudi Garcia d’un point de vue tactique. Je travaille également beaucoup avec la vidéo. Je passe d’ailleurs prochainement un diplôme universitaire d’analyste vidéo.

As-tu un modèle entraîneur avec qui tu partages une philosophie de jeu ?

Je n’ai pas de modèle précis, je m’inspire de tout le monde. Chaque entraîneur a une idée propre à lui du football. Mais si je dois en citer un  ce serait Mourinho puisque je partage son goût prononcé pour l’efficacité. J’aime bien la philosophie de Bielsa mais j’apprécie également un bon nombre d’entraineurs qui ne sont pas médiatisés mais qui le mériteraient.

Comment gère-t-on un groupe de joueurs âgés 15-16 ans, en pleine construction personnelle ?

Il faut simplement être honnête et franc. Ils sont ados, n’aiment pas les mensonges. Quand on est coach, on fait des heureux et des déçus. Pour avoir quelque chose il faut aller le chercher. Si tu veux être dans le groupe des 16 joueurs il  faut travailler. Si tu veux être dans les 14 il faut travailler. Et si tu veux être dans les 11, il faut travailler… Comme je leur dis, chaque semaine est un interim. Mon groupe est sain. Cette méthode permet le dépassement de soi. Je ne changerai pas ma philosophie. Je donne le meilleur pour eux et je fais en sorte de les amener d’un point A à un point B en étant en harmonie avec eux.
Les activités extra sportives sont indispensables pour réaliser cet objectif. Les joueurs apprennent à se découvrir et peuvent créer des affinités. Lors des stages, je leur inculque les règles de vie du groupe. Quand  le jour J du championnat arrive, le groupe fonctionne avec aucune animosité. C’est plus simple pour travailler avec eux.  Je veux des mecs sur le terrain qui sont prêt à tout donner d’un point de vue individuel et collectif. C’est sûrement ça qui fait notre réussite.

À seulement 27 ans, tu disposes déjà d’un vécu important. Tu dois nourrir de grandes ambitions pour la suite de ta carrière…

Je ne suis pas quelqu’un qui rêve. Il faut travailler. J’ai des objectifs mais je pense qu’il faut d’abord monter marche après marche, se former, se remettre en question, échanger, observer. C’est une des choses qui me permet d’avancer. C’est ma philosophie. Je ne suis pas le meilleur, mais je fais ce que j’aime chaque jour. Si demain j’ai une proposition je serai ravi mais ce ne sera pas une consécration mais le commencement d’une belle aventure. Le football est une famille, c’est un sport humain avant tout. 

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Toujours plus jeunes, toujours plus chers

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Cette semaine, le quotidien portugais A Bola a annoncé la signature imminente d’Umaru Embalo au RB Leipzig. Seulement âgé de 16 ans, l’attaquant portugais quitterait donc le Benfica Lisbonne pour une indemnité de transfert de 20M€. Une somme colossale pour un footballeur qui n’a pas encore eu l’occasion d’effectuer ses débuts professionnels. Il y a quelques mois, c’est le jeune brésilien Vinicius Jr qui signait au Real Madrid pour environ 40 M€.

Depuis 2016 et le départ de Paul Pogba à Manchester United (105 M€), les chiffres ne cessent d’exploser : Neymar (PSG, 222 M€), Mbappé (PSG, 180 M€), Coutinho (FC Barcelone, 160 M€) ou encore Dembélé (FC Barcelone, 140 M€).

Ces indemnités de transferts colossales ont eu un impact immédiat sur le marché des jeunes footballeurs. Afin d’éviter de débourser des sommes vertigineuses pour des joueurs dès leur explosion au plus haut niveau, la plupart des clubs européens sont prêts à fondre sur des jeunes espoirs avant leur éclosion. Forcément, les prix s’affolent pour des footballeurs de plus en plus jeunes.

Et la France est forcément touchée par cette vague spéculative.

La France, productrice de talents

Les joueurs français ont toujours eu une excellente côte sur le « marché des jeunes ». Tout d’abord car la valeur de la formation française est reconnue depuis plusieurs années, mais également car les joueurs français savent s’expatrier. Chaque été, des dizaines de jeunes joueurs français font le grand saut en franchissant les frontières de l’Hexagone pour rejoindre des contrées plus rémunératrices ou plus intéressantes sportivement.

Depuis plusieurs mois, de nombreux jeunes joueurs français sont sollicités par des clubs étrangers qui proposent des salaires absolument colossaux sur lesquels les clubs français sont incapables de s’aligner. Selon nos informations, des joueurs, actuellement sous contrat aspirant, avec des salaires mensuels proches des 1 000 € reçoivent des propositions de plus de 100 000 € en provenance de clubs européens.

Des propositions difficiles à refuser

Il y a encore quelques années, les clubs étrangers attendaient souvent la fin des contrats aspirants des jeunes pour passer à l’attaque. Il n’y avait donc pas forcément de relation entre un club acheteur et un club vendeur, mais uniquement des échanges bilatéraux entre le club d’accueil et le jeune footballeur. Le club formateur voyait donc certains joueurs quitter le centre de formation pour l’étranger à l’issue de leur contrat aspirant. Le dédommagement se résumait donc essentiellement à des indemnités de formation.

Désormais, les clubs étrangers sont dans une démarche qui peut apparaître beaucoup plus transparente. Si les recrutements à l’issue des contrats des jeunes joueurs restent la norme, de plus en plus de sollicitations se font directement auprès des clubs employeurs. La relation devient donc tripartite entre les deux clubs et le joueur. Des indemnités de transfert, en plus des indemnités de formation, peuvent donc éventuellement permettre à toutes les parties d’y trouver leur compte.

Aujourd’hui, il apparaît très difficile pour certains clubs français de résister à l’assaut des clubs étrangers. Pour des clubs formateurs comme l’AJ Auxerre, le RC Lens ou encore le FC Sochaux, le dilemme est permanent. Avoir une logique uniquement sportive en lançant des jeunes dans le grand bain ou privilégier l’aspect financier en laissant filer ses meilleurs éléments. Des clubs comme Nantes (Abdoulaye Dabo, 2001), Sochaux (Maxence Lacroix, 2000), Monaco (Benoit Badiashile, 2001) ou encore Lyon (Willem Geubbels, 2001) ont ainsi reçu des propositions de 5 à 10 M€.

La spéculation comme nouvelle logique

Les indemnités de transfert proposées pour des jeunes très prometteurs peuvent très vite s’envoler. Le raisonnement est simpliste mais limpide. Il est uniquement question de spéculer sur l’éclosion à venir du futur professionnel. Tous les clubs savent qu’avec l’explosion du marché des transferts, il faut acheter des joueurs de plus en plus jeunes et de plus en plus chers. Économiquement, il semble plus rentable de placer 5 M€ sur un jeune à fort potentiel, qui pourra se revendre très rapidement 30 à 40 M€, plutôt que payer le prix fort. Les clubs font donc des paris.

Du côté des clubs vendeurs, la logique d’entreprise peut l’emporter. Un centre de formation, dont le coût annuel de fonctionnement est souvent proche de 3 à 5 M€, peut-être parfois s’auto-financer par la vente de jeunes joueurs. Les footballeurs en formation ne sont donc pas forcément identifiés comme des futurs éléments de l’équipe première, mais parfois comme des actifs pouvant permettre d’équilibrer un budget. Il y a quelques années, le RC Lens avait ainsi tenté d’équilibrer ses comptes en cédant Yassine Fortune et Jeff Reine-Adélaïde. Les deux joueurs avaient été cédés à Arsenal pour environ 8 M€ avant même de signer professionnels avec le club artésien.

Des contrats professionnels signés encore plus tôt

Toujours dans cette double logique de se prémunir des approches venant de l’étranger mais également d’envisager une future revente, les clubs professionnels français sont donc contraints de faire signer des premiers contrats professionnels à des joueurs de plus en plus jeunes.

Le FC Nantes, qui était sollicité de longue date par la Juventus Turin, a fait signer le milieu de terrain Abdoulaye Dabo en octobre dernier à seulement 16 ans et demi. Membre de l’Equipe de France U17, il jouait essentiellement avec les U17 du FC Nantes. Si son potentiel est indéniable et unanimement reconnu, il est évident que Dabo n’a de professionnel que le contrat.

En procédant ainsi, le FC Nantes empêche ainsi le départ d’un de ses meilleurs jeunes, mais là encore, il s’agit d’un pari sur l’avenir. Bon nombre de jeunes joueurs français ayant signé un premier contrat professionnel par anticipation n’ont jamais su confirmer les attentes. Il n’est pas rare de voir ces jeunes se reposer sur leurs acquis, l’objectif du contrat pro ayant été atteint précocement. Pourtant, être footballeur ne peut pas se résumer uniquement à la signature d’un contrat. Il s’agit de s’installer durablement dans l’équipe première.

De nouveaux types de partenariat

Comme révélé en mai dernier sur EspoirsduFootball.com, plusieurs clubs européens tentent également de nouer des partenariats pour garder en couveuse, en France, des jeunes joueurs de 13 à 16 ans avant de les récupérer.

Extraits :

Particulièrement inventifs pour essayer de composer, voire contourner les règlements internationaux mais également nationaux, des clubs étrangers cherchent à investir sur des jeunes talents français en concluant des accords sportifs avec des clubs français.

Ainsi, selon nos informations, des clubs anglais, allemands, italiens et autrichiens se sont récemment rapprochés de plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 afin de nouer des partenariats qui peuvent apparaître comme originaux et cyniques. L’objectif annoncé est de conclure des accords visant à acter des droits de préemption sur des jeunes talents français.

En clair, il est proposé à certains clubs professionnels français de faire signer des accords de non sollicitation à des jeunes talents locaux dès l’âge de 13 ans. Ces jeunes mineurs pourraient donc bénéficier d’une formation dans un club professionnel français avant de s’envoler pour l’étranger à l’âge de 16 ou 18 ans, comme autorisé par la réglementation de la FIFA.

Si plusieurs clubs français ont repoussé ces avances d’un revers de main, refusant totalement d’entrer dans le jeu des négociations pour des transferts de mineurs, d’autres semblent trouver un intérêt à cette nouvelle pratique.

Il ne faut pas nier que pour certains clubs français, réputés pour la qualité de leur formation, mais dont l’équilibre économique dépend essentiellement de ses ventes, la perspective de conclure de tels partenariats peut-être une opportunité financière : les indemnités de formation prévues par la FIFA pour des futurs transferts, des pourcentages à la revente voire même des financements directs peuvent permettre d’équilibrer un budget.

Au delà de l’aspect financier, le rapprochement avec un club européen majeur peut également avoir un impact sportif sur le club français. Durant les trois ans de formation du jeune footballeur, les clubs étrangers auraient donc un droit de regard sur la formation dispensée dans le club français, avec des échanges techniques et méthodologiques afin de s’assurer de la bonne progression des mineurs repérés.

Si la démarche peut apparaître absolument cynique et au détriment des clubs français, il faut garder en tête que ces mêmes clubs professionnels français opèrent parfois de la même façon avec des clubs amateurs locaux.

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Red Bull donne des ailes, pas que !

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Encore engagés en quarts de finale d’Europa League, le RB Leipzig et le RB Salzbourg font énormément parler d’eux dans les centres de formation français. Depuis quelques années, ces 2 clubs sous contrôle de la marque autrichienne Red Bull, mènent une politique très « agressive » auprès des jeunes footballeurs français.

Décryptage de cette stratégie, critiquée par certains, louée par d’autres.

Recruter, développer, revendre !

Depuis l’acquisition du SV Austria Salzbourg en 2005 et du SSV Markranstädt en 2009, le groupe Red Bull développe une véritable stratégie de recrutement, de développement et de revente de jeunes footballeurs.

En 2010, Dietrich Mateschitz, le fondateur de la marque expliquait sa stratégie offensive de sponsoring d’équipes et événements sportifs à GQ et l’Equipe.

Le but de l’entreprise n’est plus de vendre de la boisson, mais de découvrir des gens doués et de les aider à s’accomplir. Lorsque j’investis dans une discipline ou un événement sportif, je veux être responsable de A à Z du succès ou de l’échec, le cas échéant. Où est l’intérêt de s’engager dans le foot si c’est juste pour coller un logo Red Bull sur le maillot des joueurs ?

Profitant d’une réglementation UEFA/FIFA sans doute trop libèrale, Red Bull saute sur tout ce qui bouge. N’hésitant pas à débourser des sommes très importantes pour recruter des joueurs à fort potentiel, l’entreprise autrichienne s’inscrit dans une logique ultra-spéculative.

L’objectif est de déceler des joueurs à fort potentiel de développement, réussir à les attirer à Salzbourg ou Leipzig, leur permettre de se développer et les revendre en faisant une bascule financière conséquente.

L’investissement financier initial peut apparaître comme très important, mais les sommes investies restent dérisoires au regard des plus-values réalisées à la revente.
En encourageant les jeunes joueurs à ne pas signer leur premier contrat professionnel avec leur club formateur, Red Bull peut les recruter à l’échéance de leur contrat aspirant ou stagiaire. Cela leur permet ainsi de ne s’acquitter que des simples indemnités de formation prévues par la FIFA. Ils peuvent ainsi gonfler les propositions financières faites à leurs futures recrues (prime à la signature et salaire mensuel). Quand Red Bull attaque, il est quasiment impossible pour un club français de s’aligner s’il n’a pas anticipé la signature d’un contrat professionnel bien avant le terme du « contrat jeune ».

La stratégie est très décriée par les responsables des centres de formation français car elle consiste à utiliser le savoir faire hexagonal pour se servir directement à moindre frais. Une main d’oeuvre de qualité, avec un coût qui reste très abordable si les joueurs sont recrutés avant d’éclater au plus haut niveau.

Opération séduction

Afin de convaincre un jeune joueur de quitter son pays natal pour rejoindre l’Autriche ou l’Allemagne, Red Bull ne lésine pas sur les moyens. Désireux d’en mettre plein la vue aux joueurs convoités et à leurs entourages, le RB Leipzig et surtout le RB Salzbourg n’hésitent pas à utiliser la puissance de la marque au taureau. Tête d’affiche d’un championnat autrichien de seconde zone, le RB Salzbourg sait qu’il doit user de tous ses charmes pour séduire ses cibles.

Voyage tous frais payés pour les joueurs, les familles et les agents, visite du musée Red Bull et même petit tour en hélicoptère au dessus du siège de Red Bull, situé à Salzbourg.
Autant dire qu’un jeune adolescent qui se pose énormément de questions sur son avenir sportif peut être rapidement attiré par le club autrichien et ses installations ultra-modernes. Red Bull n’a pas chipoté sur les moyens avec des équipements sportifs et hôteliers d’un standing digne des clubs de très haut niveau.

S’il est incontestable que la puissance financière du RB Salzbourg et du RB Leipzig semble écraser la concurrence sur le marché des jeunes, il n’en reste pas moins que la société autrichienne sait également utiliser d’autres armes.

De glorieux anciens

Afin d’assurer la promotion de son modèle, les dirigeants de Salzbourg et Leipzig peuvent également mettre en avant des réussites évidentes de joueurs ayant suivi la « filière Red Bull ».

Sadio Mané, recruté par le RB Salzbourg en 2012 en provenance du FC Metz pour 4M€ a été revendu 14M€ à Southampton en 2014 et brille aujourd’hui en Ligue des Champions avec Liverpool. Constat similaire pour le guinéen Naby Keita, acheté à Istres par le RB Salzbourg, transféré à Leipzig après 2 saisons en Autriche, et que Liverpool aurait bouclé pour environ 75M€.

Ces réussites sont autant d’arguments pour tenter de convaincre des joueurs prometteurs de s’engager dans le projet porté par Red Bull.

Le discours est assez simple mais diablement efficace. Plutôt que « végéter » en France, s’entraîner sporadiquement avec le groupe professionnel mais se retrouver chaque week-end en Nationale 2 ou en U19 Nationaux, il est proposé aux jeunes de marcher sur les traces de leurs glorieux aînés en se servant de ces clubs comme d’un tremplin pour viser plus haut. Le schéma de la « filière Red Bull » est exactement celui suivi par Dayot Upamecano. La trajectoire est idéale : FC Liefering (réserve du RB Salzbourg, en D2), RB Salzbourg puis RB Leipzig. Avant l’éventuel saut vers un très grand club.

Si le niveau du championnat autrichien reste relativement moyen, la possibilité de jouer tous les ans une Coupe d’Europe est un critère de choix. Il ne fait aucun doute que des joueurs du RB Salzbourg comme Amadou Haidara ou Diadié Samassékou se retrouveront rapidement dans un championnat européen majeur.

Les clubs européens, si frileux au moment de recruter des footballeurs dont le potentiel s’est uniquement exprimé contre des jeunes de leur catégorie d’âge,  seront beaucoup plus prompts à enclencher des offres pour des joueurs ayant prouvé leurs capacités à s’adapter à un niveau professionnel, quitte à payer un tarif majoré.

Des contrats hors normes

Selon nos informations, les propositions financières faites à des jeunes joueurs européens sont hors normes. Des joueurs français nés en 2000 et 2001 se sont vus proposer des salaires mensuels de plus de 50 000 € avec des primes à la signature flirtant avec le million d’euros. Un contrat de 5 ans peut donc rapporter 4M€ à un jeune footballeur de 17 ans. Impossible pour un club français (Valenciennes pour Upamecano et Sochaux pour Konaté) de rivaliser financièrement.

En septembre 2017, Bild (RB-Star Upamecano kostet 100 Mio Euro, 17 septembre 2017) affirmait que Dayot Upamecano percevait un salaire mensuel de 200 000 € avec une prime annuelle de 2M€. A l’occasion de son transfert de Salzbourg à Leipzig en janvier 2017 il aurait même empoché une prime de 3M€. Sacré bond financier en 24 mois pour un joueur encore mineur à l’époque.

Si la stratégie consiste le plus souvent à attirer des jeunes joueurs en fin de contrat au RB Salzbourg, le RB Leipzig, fort de sa puissance financière et sportive nouvelle, assurée notamment par sa qualification en Ligue des Champions n’hésite pas à montrer les crocs pour attirer des jeunes joueurs encore sous contrat. Il y a quelques semaines, le club allemand avait ainsi offert plus de 20M€ pour le jeune portugais de 16 ans Umaru Embalo avant que le transfert ne capote pour des histoires de commissions d’agents.

Cette somme absolument colossale illustre un virage stratégique opérer par Red Bull. Les très bons jeunes en fin de contrat sont orientés vers Salzbourg tandis que les joueurs identifiés comme des cracks entrent plutôt dans la stratégie de Leipzig. Ces dernières semaines, le club allemand s’était ainsi rapproché avec insistance de Willem Geubbels, attaquant de 16 ans évoluant à l’Olympique Lyonnais. Les sommes évoquées pour son transfert flirtaient avec les 15M€ et le salaire proposé était bien supérieur aux standards de Ligue 1.

Un vrai projet sportif

Au delà de l’aspect financier, le projet sportif développé par Red Bull est véritablement au centre des discussions. Car si l’investissement salarial reste important, la stratégie sportive développée par la marque autrichienne mobilise des moyens colossaux pour accompagner les jeunes joueurs au quotidien afin d’améliorer leur développement et leurs performances. Le projet n’est pas séduisant que sur le papier, les joueurs ayant eu l’occasion de découvrir les installations du Red Bull Salzbourg ont été subjugués par leur qualité et leur modernité. S’appuyant sur un véritable savoir faire, Red Bull a su développer une logique d’académie où tout est pensé et mis en oeuvre pour favoriser la performance.

L’argument du temps de jeu est également primordial. Dans un secteur de plus en plus concurrentiel, avec des joueurs qui revendiquent du temps de jeu et de l’exposition, Red Bull n’hésite pas à faire confiance à de très jeunes éléments. Très loin de la frilosité de certains clubs français qui hésitent à lancer de très bons jeunes au niveau professionnel, le RB Salzbourg et le RB Leipzig affichent des effectifs présentant des moyennes d’âge très inférieures aux standards de leurs concurrents. En 2015, Ousmane Dembélé, que le Stade Rennais hésitait à lancer en Ligue 1, s’était d’ailleurs rendu à Salzbourg pour rencontrer les dirigeants du club autrichien et avait même donné son accord pour signer un premier contrat professionnel avec le Red Bull.

Recruté par le RB Leipzig cet été, Ibrahima Konaté a déjà disputé 12 matchs de Bundesliga et 3 rencontres d’Europa League. Ces dernières semaines, il était titulaire en championnat lors de la victoire de Leipzig contre le Bayern Munich (victoire 2-1 le 18 mars 2018) et en quarts de finales de Ligue Europa contre l’Olympique de Marseille (victoire 1-0 le 5 avril 2018). A seulement 18 ans, il bénéficie déjà d’un temps de jeu conséquent.

De son côté, son aîné Dayot Upamecano s’est imposé comme un titulaire indiscutable au sein de la défense allemande. Avec 21 titularisations en Bundesliga mais également 10 en Coupe d’Europe (Ligue des Champions et Ligue Europa), le natif d’Evreux est le défenseur le plus côté de sa classe d’âge (19 ans). Contrairement à Konaté, Upamecano a suivi la filière longue de Red Bull. Recruté par le RB Salzbourg en provenance du Valenciennes FC en 2015 (Dayot Upamecano au Red Bull Salzbourg, bon ou mauvais choix ?, 15 juillet 2015) alors qu’il n’avait que 16 ans, le jeune international espoirs a gravi les échelons à la vitesse grand V.

Aligné avec le FC Liefering (réserve du RB Salzbourg, D2 autrichienne) durant sa première saison en Autriche, il enchaîne les performances de haut niveau. Il ne dispute que 2 matchs avec l’équipe première, mais s’installe dans le onze de départ dès la saison suivante. En seulement 6 mois, il est titularisé à 15 reprises avec le Red Bull Salzbourg et malgré ses 17 ans il s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs du championnat.

En janvier 2017, seulement 18 mois après son arrivée à Salzbourg, il quitte l’Autriche pour rejoindre le RB Leipzig. Au passage, le club autrichien aura fait une culbute financière de 9M€.

Si la réussite individuelle des joueurs n’est plus à démontrer, malgré quelques échecs de recrutement, la réussite collective du RB Salzbourg est également une réalité.

En 2017, le Red Bull Salzbourg a remporté la Youth League, l’équivalent de la Ligue des Champions U19. Cette victoire finale, avec des performances remarquées contre le Paris SG (5-0), le FC Barcelone (2-1) ou encore le Benfica Lisbonne (2-1) n’a fait que crédibiliser le projet sportif.

Des méthodes très contestées

Selon nos informations, les recruteurs du RB Salzbourg et du RB Leipzig ne prennent souvent pas la peine de rentrer en contact avec les clubs formateurs des joueurs convoités. Les joueurs et leurs entourages sont directement contactés en suivant une stratégie relativement simple. Convaincre sportivement et financièrement le joueur de s’engager avec eux, avant de le pousser à refuser les propositions de premier contrat professionnel de leur club formateur.

Eric Hély, directeur du centre de formation du FC Sochaux, a récemment exprimé tous ses griefs sur les pratiques du RB Salzbourg dans le « dossier Ibrahima Konaté » (Leipzig-OM: «Ils ne respectent rien!» Les secrets de Red Bull pour chiper les pépites du football français, 20 Minutes, 5 avril 2018).

Red Bull ? Ils ne respectent rien ! Ils ne nous respectent pas, nous, les clubs. On les a jamais vus ! Ils ont négocié directement avec le joueur, sans jamais dialoguer avec nous. Nous, ça faisait un an et demi qu’on discutait, qu’on lui avait proposé son premier contrat pro. Il y a un nouvel agent qui est arrivé en cours de route… Ibrahima attendait, soi-disant il réfléchissait. En fait, c’était purement financier ! Au final, il est parti libre, et Leipzig a seulement réglé l’indemnité minimum de la FIFA, trois fois rien !

Les reproches adressés à la stratégie offensive de Red Bull sont de deux ordres. Utiliser le travail de pré-formation et de formation français pour recruter à moindre coût mais également le manque de courtoisie vis à vis des clubs français. Les recruteurs du club allemand et du club autrichien sont souvent qualifiés de « charognards » par les clubs français avec qui les rapports sont parfois très tendus.

Si la lutte est acharnée dans le « mercato des jeunes » et que tout débauchage intempestif d’un jeune joueur est forcément mal vécu par ses éducateurs et son club formateur, certains clubs européens apparaissent beaucoup plus respectueux dans l’approche.

Sur les bords des terrains en U17 et U19 Nationaux, il n’est pas rare d’apercevoir des recruteurs du RB Leipzig et Salzbourg. Leur réseau en France est d’ailleurs beaucoup plus structuré que celui de la plupart des clubs français. Avec une préférence importante pour le scouting d’internationaux dans les catégories de jeunes.

S’ils sont persona non grata dans plusieurs clubs français, les recruteurs de Red Bull ont pourtant la côte auprès des agents et des jeunes joueurs français. Et le mercato 2018 devrait encore confirmer cette tendance.

 

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Le fichage ethnique au PSG

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Des révélations sur le fichage ethnique pratiqué par le PSG ont été publiées ce jeudi 8 novembre dans Mediapart. Elles sont été illustrées dans un reportage de Martin Boudot diffusé dans Envoyé Spécial sur France 2.

Avant propos

Le fichage ethnique est abject. Il est condamnable moralement et judiciairement. La pratique a été reconnue par la direction du PSG dans un communiqué.

Une cellule de recrutement bicéphale

Contrairement à certains clubs dont la cellule de recrutement du centre de formation ne compte qu’une seule tête, le Paris Saint-Germain avait fait le choix de la bicéphalité : Pierre Reynaud en tant que responsable du recrutement pour la région Île-de-France et Marc Westerloppe pour le reste de la France.

Même s’il n’existe pas de statistiques officielles, le PSG recrute très majoritairement des joueurs en Île-de-France. Le recrutement hors Île-de-France est marginal voire anecdotique. Selon nos infos, seulement 6 joueurs ont été recrutés par Marc Westerloppe en 5 ans de présence au PSG.

Cette précision est utile, car ce fichage ethnique ne concernait que le recrutement en Province, et sans le banaliser, il faut le mettre en perspective avec le recrutement francilien du PSG qui n’a jamais répondu à une quelconque considération ethnique. Pour s’en persuader, il suffit de regarder les effectifs du centre de formation du PSG qui est composé en majorité de joueurs africains, antillais et maghrébins pour reprendre les termes utilisés.

Sans excuser le fichage ethnique, il aurait été intéressant de mettre en perspective le recrutement de joueurs en Province et en Île-de-France. Ne serait-ce que pour constater que ce fichage ethnique pour le recrutement hors Île-de-France ne s’est en aucun cas appliqué au recrutement francilien.

Contrairement à l’article de Médiapart qui qualifie bien Marc Westerloppe de responsable du recrutement hors Île-de-France, le reportage d’Envoyé Spécial le présente comme responsable du recrutement, laissant croire aux téléspectateurs que la pratique de fichage ethnique était institutionnalisé au PSG.

A ce titre, il est particulièrement intéressant de constater à quel point un reportage papier est bien plus fidèle à la réalité des faits. Un reportage TV comme celui d’Envoyé Spécial est malheureusement trop peu pondéré, et fait des raccourcis empêchant une information complète et honnête.

Une pratique institutionnelle du PSG ?

Si le fichage a été reconnu par le PSG, il ne s’agissait pas d’une stratégie institutionnelle selon la direction parisienne qui évoque une initiative individuelle.

Ces formulaires ont été institués à la seule initiative personnelle du responsable de ce département (cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile de France).

Dans son article, Mediapart affirme également que Marc Westerloppe utilisait déjà ces documents quand il s’occupait du recrutement du RC Lens.

Nous avons également contacté le RC Lens, ainsi que plusieurs de ses anciens responsables de recrutement. En effet, les fiches utilisées par Marc Westerloppe au PSG étaient celles qu’il utilisait auparavant, quand il travaillait au RC Lens.

Se pose alors la question de savoir qui était le commanditaire de ce fichage ethnique. La présidence (Nasser Al-Khelaifi), la direction générale (Jean-Claude Blanc), la direction sportive (Olivier Létang) ? Ou tout simplement une initiative isolée du responsable du recrutement hors Île-de-France (Marc Westerloppe) ?

L’article n’apporte aucune autre précision à ce sujet. Il laisse supposer que la direction était informée, voire qu’elle a cautionné ces agissements par son inaction, mais elle ne révèle pas l’origine de cette politique.

Dans un article publié ce jeudi soir sur RMC, Jean-Claude Blanc révèle que les pratiques se sont arrêtées dès le départ de Marc Westerloppe et Olivier Létang au Stade Rennais, ne laissant ainsi que peu de doutes à ce sujet.

Il faut également noté que cette stratégie a été particulièrement contestée en interne par Pierre Reynaud (responsable du recrutement en Île-de-France), Bertrand Reuzeau (responsable du centre de formation) et des éducateurs du club (Saad Ichalalène notamment).

Saad Ichalalène : De quelle mixité parle-t-on, ethnique ? culturelle ? religieuse ? sociale ? Pour cette dernière il n’y a aucun problème.

Reuzeau : Il faut trouver le meilleur profil pour le haut niveau, c’est tout.

Reynaud : Sauf que ce ne doit pas être une question ethnique mais de talent.

Une pratique spécifique au PSG ?

Malheureusement non. Le recrutement en fonction de certains critères non techniques n’est pas spécifique au Paris Saint-Germain. Plusieurs clubs ont des orientations stratégiques parfois très éloignées du terrain.

Plus ou moins formalisées, ces pratiques existent. Par exemple, certains clubs n’hésitent pas mettre en avant le recrutement des joueurs « noirs des quartiers » pour justifier une politique sociale et recevoir des subventions publiques des collectivités territoriales.

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Ces jeunes qui refusent de signer pro !

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L’histoire n’est pas nouvelle. Elle a presque 20 ans et a commencé dès l’arrêt Bosman. Depuis, inlassablement, des jeunes footballeurs de talent quittent l’Hexagone avant même de fouler les pelouses de Ligue 1 et Ligue 2. Parfois avec l’accord de leur club, heureux de pouvoir renflouer leurs caisses, mais le plus souvent en refusant de signer leur premier contrat pro avec leur club formateur.

Cette année, rebelote. Comme les années précédents, plusieurs jeunes français ont refusé de s’engager avec leur club formateur, provoquant l’ire des supporters.

Un supporter aime son club. C’est normal,  logique et c’est impossible de lui reprocher. Il l’aime parfois aveuglement, avec déraison. 

En dépassionnant le débat, difficile d’avoir une vision binaire. Non, un jeune qui quitte son club formateur avant d’y signer son premier contrat professionnel n’est pas un sombre traître.

Le reproche régulièrement fait aux jeunes footballeurs qui refusent de signer  un premier contrat professionnel avec leur club formateur est de ne pas avoir la reconnaissance du ventre. Un jeune nourri, logé et blanchi durant de longues années au centre de formation devrait obligatoirement s’engager avec le club qui l’a accueilli et formé.

Evidemment, avec une vision idéaliste et dans un monde idyllique, un jeune footballeur pourrait intégrer un centre de pré-formation à 13 ans, gravir tous les échelons des équipes de jeunes, signer son premier contrat professionnel, devenir un cadre de l’équipe première et y terminer sa carrière. Pourquoi pas devenir ensuite entraîneur ou dirigeant de son club de cœur ?

Oui, mais le monde du football est cynique. Il n’est pas un modèle de vertu, et il sera difficile à purifier.

S’il est évident qu’un footballeur est redevable moralement envers son club formateur, il n’est toutefois ni indécent, ni farfelu qu’il puisse faire le choix de s’engager avec un autre club. Tout d’abord car ce n’est pas illégal, mais également car les différents mécanismes de solidarité permettront au club d’être dédommagé par le paiement d’indemnités de formation. Certes, les montants pourront apparaître inférieurs à la valeur marchande du joueur, mais l’investissement financier consenti par le club formateur tout au long de la formation du joueur sera compensé. Le reste n’est que spéculation sur la valeur marchande à venir du footballeur. Et il n’en est pas responsable.

De nombreux jeunes qui signent un premier contrat professionnel avec leur club formateur malgré des propositions d’autres clubs se retrouvent parfois dans une impasse, sans aucune perspective sportive.

Le fameux projet sportif contre l’appât du gain

Pourquoi un jeune qui signe un accord de non sollicitation à l’âge de 13 ans avec un club professionnel ferait subitement le choix de quitter ce club à l’âge de 16 ou 18 ans ? Est-ce que le projet sportif qui lui a été vendu quand il avait 13 ans est toujours le même ?

Le premier réflexe est bien sûr d’imaginer que son futur club est un adepte du pillage de jeunes pousses en herbe. Un prédateur sans foi ni loi qui utiliserait la largesse de son porte monnaie pour fondre de façon illégale et amorale sur sa proie. Il est tellement plus simple de penser que la fuite d’un talent s’explique uniquement par sa soif d’amasser des billets. Un jeune homme à peine pubère subirait aussi l’influence néfaste de son fameux « entourage », prêt à tout pour se faire de l’argent sur son dos.

Pourtant, si ce raisonnement vaut pour quelques cas, il est loin d’être une règle. Même en partant du principe qu’un footballeur est cupide et influençable, il est tout à fait réducteur d’imaginer que le choix de son nouveau club repose uniquement sur un aspect financier. 

En général, le choix de s’exiler, parfois loin de son environnement familial, de son cercle d’amis et de ses habitudes, n’est pas anodin. Il n’est pas facile non plus et il est souvent mûrement réfléchi. 

Quel est le club français le plus pillé ? Le PSG. Pourtant les moyens financiers du club parisien sont colossaux et les salaires proposés sont souvent bien supérieurs aux propositions des clubs étrangers.  

Plutôt que pousser des cris horrifiés à l’idée d’envisager le départ d’un jeune joueur sous d’autres cieux, présentés comme plus rémunérateurs, il faut également s’interroger sur la politique sportive offerte par le club formateur. Le fameux projet sportif et les perspectives offertes aux signataires d’un contrat pro les années précédentes impactent forcément le choix de s’engager ou non avec son club formateur. Pour revenir à l’exemple du Paris Saint-Germain, de nombreux jeunes qui ont fait le choix de démarrer leur carrière professionnelle dans le club de la Capitale se retrouvent aujourd’hui dans une impasse et végètent au sein de la réserve, ou enchaînent les prêts sans perspective.  Un contrat pro ne signifie pas forcément le début d’une carrière pro. Pour certains, il s’agit même d’un enterrement en première classe.

Il est évidemment impossible de nier l’importance de l’attrait financier, mais circonscrire une volonté de départ à ce seul paramètre est absolument simpliste.

Et nous, que ferions nous ?

Reprocher à un jeune footballeur de refuser de signer pro avec son club formateur peut fatalement renvoyer à sa propre expérience. 

Tout d’abord, qui sommes nous pour juger le choix d’un footballeur ? Sur quels fondements reposent ce jugement ? Des articles dans la presse et des on-dit. Les choix sont souvent peu ou pas expliqués. 

Même si les sommes en jeu ne sont pas les mêmes, est-ce qu’un jeune footballeur n’est pas simplement un salarié sur le marché du travail ?
Un journaliste sportif par exemple, n’hésitera pas changer de crèmerie si son nouvel employeur lui promet une exposition plus grande ou un salaire plus important.

Un jeune footballeur qui fait le choix de quitter son club formateur à sans doute des torts, mais imaginer qu’il est coupable et responsable de tout permet surtout à des clubs de se dédouaner de ce qu’ils n’ont peut être pas su faire pour garder leurs meilleurs éléments !

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Equipes types des joueurs formés au club

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La qualité de la formation française est reconnue dans le monde entier. Afin de témoigner de la densité de joueurs issus des centres de formation de l’Hexagone, nous vous proposons de découvrir les équipes types que nous avons désigné pour la plupart des clubs français. Il s’agit d’une sélection, forcément subjective, de joueurs nés après 1980.

Olympique Lyonnais

Anthony Lopes, Jérémy Berthod, Samuel Umtiti, Maxime Gonalons, François Clerc, Corentin Tolisso, Houssem Aouar, Anthony Martial, Nabil Fekir, Karim Benzema, Alexandre Lacazette

Paris Saint-Germain

Alphonse Aréola, Ferland Mendy, Presnel Kimpembé, Mamadou Sakho, Youssouf Sabaly, Adrien Rabiot, Lorik Cana, Kingsley Coman, Jonathan Ikoné, Odsonne Edouard, Moussa Dembélé

Olympique de Marseille

Cédric Carrasso, Alain Cantareil, Mehdi Benatia, Boubacar Kamara, Gary Bocaly, Seydou Keita, Mathieu Flamini, Maxime Lopez, André Ayew, Samir Nasri, Jordan Ayew

LOSC

Alexandre Oukidja, Lucas Digne, Adil Rami, Benjamin Pavard, Mathieu Debuchy, Idrissa Gueye, Benoit Cheyrou, Yohan Cabaye, Eden Hazard, Kevin Mirallas, Divock Origi

AS Monaco

Stéphane Ruffier, Layvin Kurzawa, Abdou Diallo, Nicolas Nkoulou, Kévin Malcuit, Nampalys Mendy, Ibrahima Diallo, Yannick Ferreira-Carrasco, Valère Germain, Kylian Mbappé, Souleymane Camara

Stade Rennais

Simon Pouplin, Romain Danzé, Jacques Faty, Joris Gnagnon, Dimitri Foulquier, Tiémoué Bakayoko, Yann Mvilla, Ousmane Dembélé, Yoan Gourcuff, Moussa Sow, Jimmy Briand

FC Nantes

Guy-Rolland Ndy Assembé, Lionel Carole, Koffi Djidji, Jérémy Toulalan, Léo Dubois, Matthieu Berson, Jordan Veretout, Valentin Rongier, Dimitri Payet, Amine Harit, Marama Vahirua

Girondins de Bordeaux

Jérôme Prior, Bénoit Trémoulinas, Marc Planus, Jules Koundé, Frédéric Guilbert, Rio Mavuba, Grzegorz Krychowiak, Pascal Feindouno, Matthieu Valbuena, Emiliano Sala, Marouane Chamakh

RC Lens

William Dutoit, Benoit Assou-Ekoto, Jean-Philippe Gbamin, Raphael Varane, Serge Aurier, Geoffrey Kondogbia, Wylan Cyprien, Jeff Reine-Adelaide, Benjamin Bourigeaud, Gaël Kakuta, Thorgan Hazard

FC Metz

AS Saint-Etienne

Le Havre AC

AJ Auxerre

SM Caen

FC Sochaux

 

 

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Exclusif : Classement détaillé des centres de formation français 2019-2020

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Très attendu à chaque fin de saison, le classement des centres de formation français à l’issue de la saison 2019-2020 a été rendu public par la Fédération Française de Football.
Pour la deuxième année consécutive, c’est le Paris Saint-Germain qui occupe la première place de ce classement. Le Stade Rennais et l’Olympique Lyonnais complètent le podium.

Pour entrer dans le détail des différents critères pris en compte par la FFF pour établir ce classement, EspoirsduFootball.com vous dévoile ce classement détaillé qui est établi sur la base de cinq critères :

– nombre de contrats professionnels signés par les joueurs formés au club ;
– nombre de matches joués en équipe première par les joueurs formés au club ;
– nombre de matches joués en sélections nationales par les joueurs formés au club ;
– nombre de diplômes scolaires obtenus par les joueurs formés au club ;
– contrats d’entraîneurs.

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