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Reportage – Edouard Larzet, 18 ans, entraîneur des seniors du SC Bernaville Prouville

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A 18 ans on est majeur et on peut faire tout ce que l’on veut, y compris dans le football. Certains, comme Ousmane Dembélé explosent la Ligue 1. Mais d’autres, comme Edouard ont choisi, malgré leur jeune âge de s’imposer dans le football comme entraîneur d’une équipe senior. 

Voici donc le portait d’Edouard, entraîneur de l’équipe senior du club de SC Bernaville Prouville dans la Somme (80).

Une enfant de la balle

Edouard est avant tout un passionné de football depuis tout petit, il a été licencié en équipes de jeunes dans le club où il entraîne actuellement. Mais il a préféré arrêté de jouer à cause des blessures il a aussi eu l’envie de vivre le foot autrement au travers de différentes opportunités En effet, pour cet amateur de football, bercé aux matchs des grandes heures du Lyon de Juninho et ses fameux coups- francs, l’envie de voir le football autrement et de devenir arbitre est venue assez tôt et naturellement. Son papa était déjà arbitre et a transmis sa passion à son fils qui venait assister aux matchs. Puis, Edouard a commencé à arbitrer des matchs de niveau district, il s’est pris au jeu et a passé plusieurs formations.
Mais malgré cette passion pour l’arbitrage et avec du recul, le natif de la Somme reconnaît qu’arbitrer à son jeune âge (14 ans à l’époque), était assez compliqué voire un peu suicidaire, car il s’est retrouvé à officier sur des matches de U19. Toutefois, le picard continue de vivre sa passion d’arbitre et passe de nouveaux diplômes. Mais il doit mettre fin à sa carrière d’arbitre à notamment à cause d’une blessure au genou récurrente. Et c’est après cette période qu’Edouard va commencer sa troisième vie dans le football.

Aller au bout de ses envies

Le hasard fait souvent bien les choses. Et c’est par l’intermédiaire de sa maman qu’Edouard apprend que son ancien club cherche un entraîneur pour son équipe de senior.
Au début, l’idée de postuler l’amuse, car il se destine plus à une carrière de douanier, il prépare à ce moment-là le concours d’entrée. Même si au fond de lui, l’idée d’entraîner l’intéresse, il pensait commencer par une équipe plus jeune. Mais ce challenge lui semble tout de même intéressant. Ses parents, eux-mêmes anciens dirigeants du club, établissent un premier contact avec le président et au terme d’un entretien Edouard est retenu pour le poste d’entraîneur de l’équipe sénior du SC  Bernaville Prouville. Pour l’aider dans sa tâche, il reste dans un premier temps accompagné par l’ancien entraîneur. Les premiers échanges avec les joueurs se passent bien, même si certains joueurs ont douze ans de plus que lui !

Malgré cela, le jeune coach, ne se sent pas en difficulté, au contraire il prend sa tâche très au sérieux et se donne les moyens. Et c’est petit à petit qu’il prend ses marques dans sa nouvelle vie dans le football, au travers des entraînements, car l’ancien coach officie le dimanche lors des matchs.

Le véritable baptême du feu pour le jeune technicien, intervient en fin de saison, lors d’un match de Coupe de France. Edouard veut être à la tête de l’équipe, car il s’agît de préparer la saison suivante. C’est donc face à une équipe évoluant deux niveaux qu’il fait ses grands débuts de coach. Et contre toute attente les joueurs du SC Bernaville Prouville, jouent crânement leur chance et emmènent leurs adversaires en prolongations avant de s’incliner la tête haute.

Toutefois, comme tout entraîneur qui sent son équipe, Edouard perçoit dans son effectif les bases d’un groupe solide, capable de faire de grands matchs et qu’il y’a quelque chose à faire la saison prochaine.

Durant l’intersaison, le technicien en herbe, prépare son début de saison en s’occupant du programme de reprise, et en tentant également d’attirer de nouveaux talents. Mais il est difficile d’attirer des joueurs en 4ème division et encore plus en étant aussi jeune. Petit à petit, il impose sa patte à son effectif, en mettant en place notamment deux entraînements par semaine, car il veut pallier aux problèmes physique de son équipe en fin de match.

Des débuts en fanfare

Le travail paie et les premiers résultats arrivent, avec une série de victoire du mois de septembre à la fin du mois de novembre. Et ces résultats donnent des envies de montée, mais rien n’est acquis. Surtout qu’Edouard trouve du travail sur Paris et ne peut plus assurer les entraînements la semaine et ne peut qu’être présent le dimanche pour les matchs.

Mais en coach habité par sa passion, Edouard ne peut rester loin de son groupe, et comme son aventure parisienne se termine. Il revient à plein temps auprès de son club. Et Bernaville Prouville caracole à la deuxième place du championnat (1er ex- aequo à la différence de but) et se qualifie pour les demies- finales du challenge départemental de la Somme. Ce qui est plutôt pas mal pour une toute première expérience d’entraîneur et à cet âge. Et d’autant plus que la saison n’est pas finie.

Le jeu pour seul modèle

Edouard est content de ses résultats et fier de ses joueurs.  Et pour ce passionné de football qui a son abonnement à Bollaert. Il n’a pas de modèle particulier, et ne s’identifie pas à un grand entraîneur, préférant chercher sur internet des vidéos pour préparer ses entraînements au lieu de chercher le schéma tactique parfait.

Pour lui, la principale difficulté réside dans les entraînements, car comme dans tout club amateur, il ne sait jamais à l’avance combien de joueurs il aura à chaque séance d’entrainement. Ces derniers viennent après leur journée de travail et ont en plus souvent une famille à s’occuper. Et à cela vient s’ajouter des conditions difficiles (éclairages, matériels manquants, …).

Mais malgré tout cela, le jeune entraîneur est plutôt satisfait de ses entraînements. Ses joueurs reconnaissent progresser, car Edouard se base aussi sur les ponts faibles constatés en match (adresse devant le but, placement défensif, …).

C’est cet esprit d’analyse et ce sens du jeu, que les joueurs apprécient et font qu’ils se donnent sur le terrain. Le technicien confie d’ailleurs n’avoir pas eu de gros problèmes de discipline à gérer avec ses joueurs (Périscope ne marche pas dans le Somme). Mais pour s’imposer, il a quand même dû mettre en place certaines règles ainsi que des sanctions et faire passer des messages auprès de relais dans son équipe pour que le groupe adhère à son projet et libère tout son potentiel. Et les résultats sont là, et pas seulement sportifs. Le club a pu avoir une mauvaise image par le passé. Et depuis le début de la saison, l’équipe est plus disciplinée et les joueurs plus impliqués dans le club. La mauvaise image du passé est en train de s’estomper petit à petit.

Pour se perfectionner, Edouard envisage de suivre une formation d’entraîneur l’année prochaine. Mais pour lui, ce qui l’a le plus aidé et donné envie d’entraîner, est un stage qu’il a effectué dans le club d’Amiens, où il a pu suivre l’équipe des U17. L’ambiance des vestiaires, les prises de paroles du coach l’ont profondément marqué et donné envie de faire la même chose.

Au four et au moulin

Dans les grands clubs anglais les entraîneurs sont appelés Manager, car ils gèrent plusieurs aspects du club. Mais dans les clubs amateurs plus modestes, tout le monde a plusieurs casquettes et les assument bénévolement. Pour Edouard, c’est pareil. Il s’occupe de beaucoup de choses en plus de diriger l’équipe senior. Et si l’image et la dynamique ont changé depuis son arrivée, c’est parce que le jeune technicien a mis en place beaucoup de choses, notamment des soirées et un site internet pour attirer les gens au stade et faire venir de nouveaux joueurs pour renforcer son effectif.
Les semaines d’Edouard sont donc bien chargées en plus des week-ends. Et même s’il ne souhaite pas entraîner trop haut dans les divisions (DH ou CFA au mieux), il lui est impossible comme tous les coachs professionnels de ne pas penser tout le temps à son équipe et à comment l’améliorer.

La valeur n’attend point le nombre des années

Edouard n’a pas de plan de carrière et n’envisage pas de devenir entraîneur professionnel. Il souhaite tout simplement vivre cette expérience à fond, prendre le maximum de plaisir et faire de son mieux pour emmener ses joueurs et son club au plus haut.
De son parcours, il ne cherche qu’à montrer la voie aux plus jeunes que lui, en transmettant le message que si l’envie est là, il faut essayer, car il n’y a pas grand chose à perdre et on peut faire de grandes choses avec la passion et l’envie de bien faire. Et que pour entraîner, quel que soit son âge ou son profil, le plus important est de faire passer le message aux joueurs que l’entraîneur n’est là que pour les faire progresser et gagner des matchs.

On souhaite donc le meilleur à Edouard et au club de SC Bernaville Prouville, qu’ils puissent monter et aller loin en Coupe. Mais en tout les cas, on aura une fois de plus pu vérifier le célèbre adage de Corneille : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».

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